Meurtres d’Imlil: Le suspect hispano-suisse comparaîtra lundi devant un juge d’instruction
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JUSTICE – Kevin Zoller, le suspect hispano-suisse arrêté au Maroc dans l’affaire du drame d’Imlil sera présenté lundi au juge d’instruction antiterroriste, selon des informations de l’AFP. Il avait été interpellé fin décembre par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) pour ses présumés liens avec les auteurs du meurtre de Maren Ueland et Louisa Vesterager Jespersen, assassinées lundi 17 décembre près d’Imlil dans la région d’Al Haouz.
“Après l’audience préalable, ce sera une audience plus détaillée, qui va durer longtemps, avec des questions plus détaillées”, a précisé son avocat Saad Sahli ce vendredi à l’agence de presse française. D’autres suspects seront également présentés le même jour au juge d’instruction antiterroriste à Salé, près de la capitale Rabat, a ajouté Saad Sahli, qui défend d’autres personnes mises en cause dans ce dossier, révèle la même source.
On savait déjà que ce ressortissant, installé au Maroc depuis 2015, était connu des services de police. Il avait été arrêté plusieurs fois entre 2007 et 2013 et condamné pour “infraction à la loi sur les stupéfiants, vol, cambriolage, dommages à la propriété, agression et violence conjugale”, selon l’agence de presse suisse ATS. Le BCIJ révélait, de son côté, qu’il avait appris à d’autres accusés de cette affaire à utiliser les outils de communication via de nouvelles applications. Il adhérait également à des opérations de recrutement et d’embrigadement de Marocains et Subsahariens pour exécuter des attaques terroristes au Maroc.
Ce Genevois avait quitté la Suisse pour s’installer au Maroc en 2015. “L’individu est connu de la police genevoise pour des faits de droit commun commis entre 2007 et 2013”, avait indiqué Fedpol en fin d’année dernière.
Dans un entretien accordé début janvier au quotidien espagnol El Mundo, la mère de Kevin Zoller, qui se fait désormais appeler Abou Yahia ou Abdullah, niait catégoriquement toute implication de son fils dans l’affaire d’Imlil.
Les autorités marocaines ont interpellé en tout une vingtaine de personnes pour leurs liens présumés avec le double meurtre, toutes présentées une première fois devant le juge d’instruction. Les quatre principaux suspects du drame d’Imlil appartenaient à une cellule inspirée par l’idéologie du groupe Etat islamique (EI) mais “sans contact” avec ses cadres en Syrie ou en Irak, selon les autorités. Parmi eux se trouve le chef de cette “cellule terroriste”, un marchand ambulant de 25 ans. Il avait été condamné par le passé pour avoir voulu rejoindre les zones alors contrôlées par l’EI en Irak et en Syrie, avant de bénéficier d’une réduction de peine, souligne l’AFP.